Sur la route (PV Aurea) au sud d'Inéa

La journée avait été longue pour Aurêa. Vingt quatre heures n'étaient pas suffisantes en une seule journée pour arriver à régler tout ce qu'elle pouvait parfois avoir à faire. Et rien ne disait que ses journées de "travail" commençaient réellement à minuit et finissaient au prochain minuit. En fait, si elle se fiait à ce qu'elle pouvait voir dans le ciel, la jeune femme se demandait si elle n'avait pas passé plus d'une nuit dans les Brumes. Elle n'avait pas vu le temps passer. Encore une fois, dirait Bombay.

S'étirant nonchalamment, la jeune femme soupira. Était-ce sa faute si elle était sensible au point que les brumes la réveillent en pleine nuit quand il y avait un problème et qu'elle n'avait pas d'apprentis sur place pour l'envoyer effectuer le travail? Elle qui avait profité de n'avoir personne à former ces dernières semaines afin de mettre un peu d'ordre dans le reste de sa vie, elle s'ennuyait de n'avoir une jeune personne à appeler "mon (ou ma) jeune ami(e)". Elle s'amusait toujours autant de voir la tête des personnes plus vieilles qu'elles en apparence lorsqu'elle les appelait ainsi. À raison, finissaient-ils par l'apprendre un jour ou l'autre. Il faut dire que seuls ses yeux trahissaient son âge véritable.

Une brise vint agiter les cheveux qui s'étaient défaits de son chignon. Fermant les yeux, Aurëa inspira à pleins poumons l'air frais. Elle ne savait pas encore où les Brumes l'avaient déposées quand elle leur avait demandé un endroit tranquille mais elle le découvrirait bien vite et au pire, n'aurait qu'à refaire le chemin jusque le campement où elle habitait temporairement au travers de ses amies. Étendant les bras en croix autour d'elle, même si elle n'en avait point besoin, la jeune femme étendit ses perceptions. Reconnaissant d'abord le couple de lapins cherchant de quoi faire un repas, elle sentit son propre estomac gargouillait. Voilà des heures qu'elle n'avait pas mangé elle-même et son corps le lui rappelait. Son esprit fut cependant distrait en sentant un faucon se joindre aux sensations qu,elle recevait du monde.

- J'aurais presque envie de te rejoindre là-haut, mon cher...murmura-t-elle dans le vide.

En réaction à sa sensation de liberté qui fusait, elle reçut des réponses d'amitié sans mot au travers des Brumes. quelques questionnements aussi, desquels elle se dépêcha de calmer la nature inquiète. Il faut dire qu'elle n'avait que prévenu son croqueur de son départ rapide. Une urgence restait une urgence... Ressentant enfin une vie telle qu'elle cherchait, elle se tourna vers la bonne direction. Voilà quelqu'un autre que ses compagnes qui pourrait la renseigner. Et peut-être avoir un petit quelque chose à manger, sinon, elle n'aurait qu'à chasser.

Posant son regard autour d'elle, elle vit qu'elle était dans de tranquilles plaines vallonnées. la guerre n’avait pas l'air d'avoir atteint ces contrées et cela faisait du bien. Elle n'était pas rentrée chez elle depuis un trop long moment, et le calme de sa maisonnée lui manquait. Ses premiers pas lui apprirent cependant quelque chose de nouveau qui la fit grogner. Elle avait - encore ! dirait son protecteur - négligé son corps qui se rappelait douloureusement à elle pour lui indiquer qu'elle n'était pas sortie indemne de son dernier combat contre la Frontière. Cela l'étonnait cependant de ne pas s'être rendue compte de ses blessures plus tôt. Peut-être la fatigue avait joué son rôle là-dedans? Tout en était que de sa jambe gauche suintait du sang, au travers même du tissu de son pantalon.

Élargissant une estafilade dans le tissu, Aurëa se rendit compte qu'elle n'avait plus son nécessaire à bandages d'accroché à sa jambe. Ce qui l’avait blessé en avait aussi profité pour couper le cuir de son sac. Prenant le temps de se regarder, elle se rendit alors compte que cette blessure n'était pas la plus grave. Une large plaie s'étendait sur son bras droit. Voilà qu'elle risquait d'obtenir une cicatrice de plus si ce n'était pas vite réglé. Et sur le reste du bras s'étendaient déjà plusieurs bleus se colorant.

" Avec un peu de chance, celui ou celle que j'ai senti aura de quoi me soigner que je pourrais lui acheter"

Si elle ne se dépêchait pas de se soigner par elle-même, elle savait que ses quelques instants de tranquillité seraient bientôt brisés par l'arrivée d'autres chevaucheurs qui exigeraient qu'elle se soigne. On pouvait compter sur ses proches pour lui rappeler qu'elle devait rester en bonne santé.

Voyant que marcher plus rapidement était une mauvaise idée, elle continua donc son chemin et finit par arriver devant une colline. La présence qu'elle avait sentie était au sommet et par précaution, la jeune femme vérifia que ses dagues coulissaient bien dans leurs fourreaux. Elle commença donc à grimper vers le sommet sans cacher sa présence.

Enfin, elle arriva proche d'un être mi-homme, mi-félin. Elle devait présenter un bien beau spectacle avec ses diverses blessures et ses vêtements déchirés par endroit! Elle prit quelques secondes, le temps de scruter la personne devant elle avant de sourire amicalement et de dire:

- Bonjour!

Clignant des yeux, d'abord incertain, Adel offrit un franc sourire à la femme lorsque celle-ci le salua.

-Bonjour vous, hein?!

Mais qu'est-ce que? Ses prunelles impair avait dans un premier temps rencontrer celles de l'inconnu avant de finalement mieux la regarder dans l'ensemble et de se rendre compte de ce qui était on ne peux plus évidant. De nombreuses blessures la recouvraient tel de l'encre sur une feuille de papier. Son bras droit et sa jambe était les deux membres les plus touchés. Bien sur, voir une personne dans cet état poussait à interroger. Comment avait-elle reçu ces blessures, où cela était-il arriver et surtout, par qui ou par quoi avait-elles été causé? Mais loin de s'attarder à ces détails qui lui semblait plus que futile pour le moment présent, Adel se remis de son instant de stupéfaction. Sans plus attendre il se releva d'un bond agile.

-Mais vous êtes vraiment blessé?! Hum, écoutez, assoyez-vous, j'ai de quoi penser vos plait d'accord?

Il paniquait légèrement, et avec raison dans un sens, puisqu'il n'avait jamais vue autant de sang sur un humain. Dans une situation normale, seule les proies qui était chassé en perdait autant devant lui. Bien sur, le souvenir marquant de son combat avec Biran était aussi marquant, mais sa ne comptait pas vraiment puisque ces souvenirs étaient flou et qu'à ce moment la, c'était lui-même qui avait perdue énormément de sang. Le métis avait su bien avant son départ que le monde à l'extérieur était d'être aussi parfait et merveilleux qu'il se permettait de l'espérer. Il s'était donc attendu à voir ce genre de chose arriver, mais pas ainsi, pas dans un lieu si idyllique où nul ennemi n'était visible. Sans aucune gêne, il s'approcha de la dame et déposant sa main doucement sur son épaule l'invita à s'asseoir sur le sol herbeux avant de s'agenouiller à ses côtés.

Laissant tomber sa flûte de bois au sol, il se tourna pour prendre sa sacoche. Qui n'était pas à sa ceinture... Il figea un instant, perdu. Comment? Où était-elle? Il l'avait bien prise avec lui ce matin en partant non? À moins que... Il se frappa le front avec la paume de sa main. Oui, il était partit avec, mais ensuite, lorsqu'il avait fait une pause avec Ameldor et qu'il s'était éloigné de ce dernier, il ne l'avait pas repris. Le barde laissa s'échapper un léger rire nerveux.

-Oups, j'ai laissé mon matériel au camp...

Et avec l'état de la femme, qui d'ailleurs semblait avoir fait un bon bout de chemin, il n'était pas vraiment question d'y retourner. C'était bien un trajet de presque vingt minute, pas question de la forcer à avancer avec ces blessures. Tendit qu'il se creusait la tête, il trouva la solution.

-Je sais!

Cette fois il sourit franchement, autant à l'inconnu qu'à lui-même, confiant. Ses habits étaient composées de plusieurs superposition de vêtements, cela lui servait certes d'armure, mais c'était toujours utile dans d'autre situation, comme présentement. Dénouant les nœuds qui maintenaient son manteau fermé, il le laissa tombé à ses pieds de sorte à atteindre sa ceinture principal qui se trouvait en-dessous. Cette ceinture n'était rien d'autre qu'une large et longue bande de tissu jaune. Attaché à sa taille, elle tenait sa veste à manche longue fermé, sans plus, son pantalon étant soutenue par une autre ceinture, elle-même sous la veste. Dénouant la boucle, il saisit ensuite le tissu en son centre pour l'enlever en un coup avant de l'approcher de sa bouche. Sans le moindre remords, il coinça la pauvre ceinture qui n'avait rien demandé au coin de sa bouche et se servit d'une de ces canines pour entamer une déchirure.

Souriant, il regarda le résultat de son travail rapide. Deux morceaux de tissu plutôt long et larges. À la base la ceinture faisait bien trois fois le tour de sa taille avant de se rattacher en boucle et pendre, alors il ne craignait pas de manquer en longueur. Et puis, comme cette dernière se trouvait la majorité du temps sous son manteau, elle était loin d'être sale. Pas aussi propre que les pansement fait pour, mais tout de même, demandé mieux dans la situation présente était impossible. Prenant l'un des deux morceaux, il reporta toute son attention sur son ainé.

-Pourriez-vous tendre votre bras? Je sais que ce n'est pas l'idéal, mais il faut au moins arrêter le saignement non? Oh! Et au fait, je m'appelle Adel.

(HJ: J'ai ris un peu de liberté pour dire qu'elle c'est assisse, si tu refuse fait moi signe, je vais éditer ^^)

Quand on le lui demanda, Aurëa s'assit sans problème. Après tout, il serait bon de se reposer.

-Mais vous êtes vraiment blessée?! Hum, écoutez, assoyez-vous, j'ai de quoi penser vos plait d'accord?

- Oui, fit-elle sans perdre son sourire, je suis vraiment blessée. Deux trois fois rien mais comme j'ai perdu mon propre matériel de premiers secours...Je vais avoir du mal à arrêter ce sang de couler.

Suivant des yeux les petits gestes nerveux de celui qui était très probablement un animoïde, la jeune femme eut un plus grand sourire, amusé cette fois, quand il découvrit qu'il n'avait pas lui-même son propre matériel. Décidément, le destin semblait ne pas vouloir qu'elle puisse soigner ses membres. de façon conventionnelle! Elle se débrouillerait bien autrement, pour ça elle ne s'en inquiétait pas le moins du monde. Elle avait déjà vu bien pire et y avait survécu. Alors ce ne serait pas quelques blessures qui l'enlèveraient à ce monde. Même si elles pouvaient se révéler gênantes à court et moyen terme. Au pire, elle enverrait un message pour que l'un de ses compagnons viennent lui porter un des kits de premiers secours qu'elle avait l'habitude d'emporter. Ou un des druides viendrait pour la soigner directement.

Et voilà qu'elle n’avait apparemment pas besoin de s'en faire elle-même. Utilisant son sens de l'imagination, le félin défit certains de ses vêtements. Ayant déjà dut voir le danger là où il n'y aurait pas dut en avoir, la jeune femme ordonna à ses sens de s'étendre. Son instinct lui soufflait qu'elle ne risquait rien mais l'ennemi avait toujours sut tendre ses pièges avec ingéniosité.

"La prudence était mère de sûreté" avait coutume de dire sa mère adoptive.

Pendant un court instant, ses yeux se voilèrent de nostalgie. Voilà longtemps qu'elle n'avait pensé à cette époque de sa vie. Et il s'était passé tant de choses depuis que juste y repenser, avec un simple minimum de détails, prendrait quelques heures. Aurëa se força donc à revenir à l'instant présent en voyant l'inconnu déchirer un de ses vêtements, de la couleur des canaris. Usant de son bras valide, elle n'eut pas besoin de regarder pour sortir une de ses dagues. Elle la tendit ensuite pommeau vers le jeune homme et sourit à nouveau.

- Évitez donc d'abimer vos dents. Elles vous en remercieront dans quelques années.

Vu que le tissu était déjà déchiré à sa base, la dague ne servirait que peu mais la jeune femme la garda dans la même position. Elle ne savait pas si l'individu penserait au minimum quand on est blessé: soit nettoyer les dites blessures avant de les panser. Sinon, une infection pouvait prendre lieu. Là où elle s'était fait blesser, ce n'était cependant pas la saleté qu'elle craignait. Non...c’était plutôt qu'un filament de ses fichues brumes agressives soit resté accroché à elle et cherche à pénétrer dans son corps!

Pour le moment, elle n'avait senti aucune intrusion dans ses forces mais comme elle l'avait déjà vécu un moment de sa vie où ces brumes sombres avaient pris possession d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte, elle préférait désormais être prudente. Une ère trop triste avait débuté de sa bêtise et elle refusait que cela arrive de nouveau.

-Pourriez-vous tendre votre bras? Je sais que ce n'est pas l'idéal, mais il faut au moins arrêter le saignement non? Oh! Et au fait, je m'appelle Adel.

- Mon nom est Aurëa. Vous permettez d'abord? pointa-t-elle le tissu qu'il portait dans ses mains. Ma blessure n'est pas des plus sales mais il vaudrait mieux la nettoyer d'abord. Si elle porte des marques aussi noires que la nuit, c'est qu'elle se sera infectée.

Posant sa dague devant Adel, elle tâtonna derrière son dos avec son bras droit. La blessure ne la gênait apparemment absolument pas, pourrait-on en déduire de ses gestes, mais la grimace qui apparut sur son visage prouvait qu'elle renvoyait simplement la douleur sur un autre plan pour continuer à se servir de son bras malgré tout. Elle attrapa sa gourde d'eau et espéra que celle-ci n’avait pas subit de dégâts.

La ramenant devant elle, la jeune femme soupira de soulagement. L'outre de cuir était intacte et son poids indiquait qu'elle était encore bien pleine. Elle la dévissa rapidement et en profita pour prendre une courte gorgée. Si sa gorge avait pût grogner de plaisir, elle l'aurait fait. Aurëa ne savait pas depuis combien de temps elle n'avait pas but mais son corps semblait dire qu'il s'agissait d'un trop long moment. Elle la tendit ensuite à Adel.

- Si on coupe un petit morceau du tissu, on va pouvoir nettoyer cela et vérifier.

Elle tendit ensuite docilement son bras vers le jeune homme.

- Si je me fie à mes connaissances de votre peuple, mon jeune ami, vous êtes bien loin des vôtres...Ëtes-vous en voyage?

Elle lui laissa le temps de répondre avant d'ajouter:

- Au fait, je me suis retrouvée ici mais j'ignore dans quelle partie du monde nous sommes...

Rien? Comment cette femme pouvait-elle dire que ces blessures n'étaient rien? Bon sang, elle avait du en voir des choses pour dire cela si calmement. Comme elle lui offrit une dague, Adel pris tout de même la peine de la remercier en souriant, quoi que le travail était déjà terminé de ce côté là. Quoi qu'il en soit, elle accepta de lui tendre son bras, à condition de d'abord laver la plaie. Le jeune barde était du même avis, il y avait pensé mais étourderie oblige, il n'avait pas non plus sa gourde sur lui. Heureusement, il semblait que sur ce coup la, la chance avait sourit à Aurea. Dirigeant son bras vers l'arrière, elle tâtonna à l'aveuglette afin de saisir sa propre gourde. Le métis remarqua bien l'éclair de douleur qui traversa alors le visage de la voyageuse, inquiet, il lui fit aussitôt savoir.

-Ne forcez pas trop! Vous auriez pus le demandé, je l'aurais décroché pour vous. Je veux bien vous croire si vous dites que vos blessures sont deux trois fois rien... Mais si vous forcé trop avec de t-elles blessures elles pourraient devenir un handicap.

Il savait de quoi il parlait, les blessures de ces épaules en était le parfait exemple. Bien que profonde, elle aurait certainement mieux guérit s'il n'avait pas du se débattre contre un courant glacé juste après les avoir reçu. Enfin, le principal pour l'instant était que la femme cesse de se forcer pour rien. Comme elle terminait d'étancher sa soif, elle lui tendit la gourde qu'il pris sans hésiter.

- Si on coupe un petit morceau du tissu, on va pouvoir nettoyer cela et vérifier.

Le barde sourit lorsque qu'Aurëa lui tendit ensuite docilement son bras.

-Oui, ne vous en faites pas, je m'en occupe.

Saisissant la dague qu'elle lui avait offerte tout juste auparavant, il trancha net un nouveau bout de la ceinture, tout juste de la longueur de sa main. Puis, imbibant le tissu du liquide vital, il nettoya totalement la zone de la blessure sans pour autant toucher à cette dernière. Lorsqu'enfin plus aucune trace de sang ou de quoi que ce soit fût visible il la regarda un instant pour la prévenir.

-Sa va chauffer un peu.

Levant la gourde et laissant le tissu humide de côté, il laissa couler un mince file d'eau sur la plaie qu'il n'avait pas voulu toucher jusque la. Entrer en contact direct avec la blessure n'était pas une bonne idée, alors autant laissé l'eau courante s'en charger. Puis, lorsque le tout sembla propre, il s'arrêta. Adel vérifia la gourde au poids avant de la replacer sur le sol, elle avait encore de quoi nettoyer la blessure de la jambe. Puis, tout comme il reprenait les restes de sa ceinture pour commencer à panser la plaie, il répondit aux questions d'Aurëa.

-Oui, je suis un barde itinérant. Cela fait quelques mois déjà que je suis partit, mais qu'en on y pense, je ne suis pas si loin des miens. Je n'arrête pas de tourner en rond ou de visiter chaques nouveaux lieux que je croise, alors je n'avance pas trop vite!

Il rit légèrement, la bouche tout juste entrouverte pour que l'on puisse distinguer ses crocs. Malgré tout, parler ainsi le calmait et ses traits détendues se mariaient parfaitement avec ces gestes désormais calme et précis. Sans aucune difficulté ni gêne, il avait placé l'avant bras d'Aurëa entre ces mains et habilement entamer le pansement. Ses pouces positionné à plats de chaque côté de la blessure avait poussé la chair pour qu'elle se retouche. Non seulement ainsi les risques d'infection diminuait, mais la blessure prendrait moins de temps à simplement refermer la plaie plutôt que de comblé le vide ainsi laissé dans la peau. Et puis, peut-être même que la cicatrice ce ferait toute petite. Tout comme il terminait son bandage par un nœud en surliure qui ne laisserais aucun bout de tissu pendre, il regarda à nouveau la femme droit dans les yeux, un sourire éclatant éclairant son propre visage.

-Vous êtes vraiment drôle. Vous êtes capable de dire que je suis loin des miens et l'instant d'après, vous ne savez pas ou vous êtes! C'est un peu contradictoire non?

Malgré l'ironie même de ce qu'il disait, le tout était clairement pris en blague sans aucune animosité. Il avait simplement remarqué un non sens et l'avait dit en rigolant. Ce qui était vraiment ironique par contre, c'est que sans le savoir, il allait lui même faire croire à un non sens. Ayant grandit parmi les Drakéons, Adel considérait, avec raison, qu'il n'était pas très loin des siens. Mais comme son apparence était celle d'un animoïdes, tous ceux qui le croisait le pensait venus de Daern et donc, loin de chez lui.

-Nous sommes proches de la forêt des Féerides, tout juste au sud d'Inéa. En fait, la ville n'est qu'à une journée et demie de marche d'ici. Il prit un temps d'arrêt avant de prendre le tissu qu'il avait utilisé pour nettoyer la plaie. Bon! Maintenant c'est le tour de la jambe, je vais la nettoyer avant de la panser elle aussi.

Il lava le tissu, afin qu'il soit lui même totalement propre et attendit qu'Aurëa accepte de lui tendre la jambe pour qu'il s'en occupe. Certaines personnes auraient pus avoir une gêne face à cette situation, car Adel, qui n'était qu'un étranger, allait devoir se placé dans l'espace privée d'Aurëa pour s'occuper de cette autre blessure. Pour ne pas en rajouter, plusieurs femmes refuseraient certainement de ce laisser toucher la cuisse par le premier venue, mais si on pouvait dire quelque chose sur le jeune Adel, c'est qu'il était loin de s'imaginer quoi que ce soit qui pourrait traverser l'esprit de la majorité des adultes. Tout ce qui l'intéressait, c'était de faire son possible pour aider le chevaucheuse.

-Dites Aurëa... Êtes-vous perdus? Je veux dire, vous venez de me demander où nous sommes alors... Si jamais vous l'êtes, ne vous gênez pas, je veux bien vous aider, même qu'Ameldor, celui avec qui je voyage pourrait aider lui aussi. Il doit avoir environs votre âge et il comme il à beaucoup voyagé il connait presque toutes les régions.

Comment Adel pouvait-il savoir que sa dernière proposition était on ne peu plus inutile, qu'Aurëa était loin de s'être perdue car elle devait bien être allé partout à travers le monde et plus encore, puisqu'elle était une chevaucheuse capable de voyager à travers les brumes.

(HJ:J'utilise le vert pour tes paroles puisque je ne connais pas le code de couleur que tu utilise ^^")

(#00594D pour la couleur et rah m.... que j'étais en train d'écrire et que j,ai perdu mon texte...apparemment mon petit addon pour sauver mes textes de tels problèmes n'est plus actifs )


- Ça va chauffer un peu.

La jeune femme hocha la tête pour montrer qu'elle avait compris. Toute son attention était cependant accaparée par sa blessure qu'elle ne lâchait pas du regard. Elle n'avait vraiment aucune envie de se retrouver parasitée à nouveau et de revivre des moments si désagréables... L'eau eut vite fait de faire partie les impuretés et le sang de la plaie. Celle-ci avait des bords rosâtres et la peau autour était du café au lait bronzé qu'elle avait l'habitude de voir. Elle arrêta cependant l'animoïde quand il voulut commencer à bander sa blessure.

- Attendez juste un instant, s'il vous plait. Une dernière vérification à faire.

Levant la main de son bras non blessé, elle la plaça un peu au-dessus de sa plaie. Sans qu'elle ne bouge les doigts ou la touche, la peau en dessous se mit à bouger légèrement. Elle baissa la tête à niveau des bords de sa plaie, regardant visiblement l'intérieur. Non, aucune trace des vers noirs qui auraient pût être la représentation de ses ennemies. Elle releva la tête en soupirant et fit signe à son compagnon qu'il pouvait agir.

- Oui, je suis un barde itinérant. Cela fait quelques mois déjà que je suis partit, mais qu'en on y pense, je ne suis pas si loin des miens. Je n'arrête pas de tourner en rond ou de visiter chaque nouveaux lieux que je croise, alors je n'avance pas trop vite!

- La nature est trop vaste pour être découverte rapidement. Et la vie offre trop de choses à voir pour aller vite si on veut profiter de chaque moment. Alors pourquoi se presser? Autant prendre son temps!

La jeune femme se laissa faire tout en discutant, ne prêtant plus qu'une attention moindre à sa blessure. À peine prit-elle le temps de noter que le bandage avait l'air d'être efficace et se rappela-t-elle les premiers bandages qu'elle avait dut faire en changeant de vie. Adel devait avoir l'habitude de soigner les gens.

- Vous êtes vraiment drôle. Vous êtes capable de dire que je suis loin des miens et l'instant d'après, vous ne savez pas ou vous êtes! C'est un peu contradictoire non?

- En effet.

S'il savait le nombre de fois où ceux qui ne la connaissaient pas avaient pût la penser contradictoires! Elle sourit, amusée, avant de reprendre.

- Mais ce n'est pas parce que je ne sais où le monde m'a placé que je ne peux pas reconnaitre que les forêts du nord d'Herderic ne sont pas autour de nous.

Voyant qu'il avait fini le bandage du bras, la jeune femme se douta qu'il fallait s'occuper de sa blessure à sa jambe. Tendant le bras gauche et ramenant souplement sa jambe droite vers elle, elle inséra sa main dans le haut de sa botte et en tira une nouvelle dague. Relevant la tête soudainement, se demandant si son geste avait pût effrayer son compagnon - après tout, il n'avait peut-être pas l'habitude de voir des gens armés et il ignorait qu'elle avait encore d'autres armes à sa portée - elle sourit pour le rassurer.

- Autant couper la jambe du pantalon, ajouta-t-elle. Le pantalon est fichu de toute façon.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle utilisa sa main droite afin de repérer le haut de la blessure et usa de la dague afin d'inciser le tissu et de commencer à couper le pan de tissu. Nul pudeur ne sembla s'installer sur le visage de la jeune femme alors que sa jambe se dévoilait. Elle avait appris depuis longtemps qu'il fallait être fier de son corps et que si elle ne cherchait pas à se dévoiler à tous, elle n'avait pas à avoir honte de le montrer. Elle avait bien réussi à en faire crier quelques uns quand elle avait recrée les shorts de son enfance mais elle s'était moquée des remarques de ses camarades. Le seul regard de son âme-sœur avait suffit à la faire rire quand elle s'était montré à lui ainsi. Il était tellement peu habitué à la voir dans des habits plus féminins que fonctionnels!

Avec un sourire nostalgique, ses pensées remontèrent plus loin encore et revinrent sur la première fois qu'il l'avait vu avec une robe. Cela faisait plusieurs mois qu'ils se connaissaient et qu'elle lui enseignait la nouvelle voie qu'il voulait suivre et jusque là, il l'avait toujours vu en armure et habits de combat en cuir. Mais blessée qu'elle l'était, il lui avait fallu quelques jours de repos et c'est avec une robe qu'elle l'avait accueilli ce soir là. Il avait bégayé une bonne partie de la soirée et sa langue d'habitude si volubile en ces temps là n'avait pas sut quoi dire.

Aurëa fut cependant ramenée à l'instant présent par une question du jeune homme.

- Dites Aurëa... Êtes-vous perdue? Je veux dire, vous venez de me demander où nous sommes alors... Si jamais vous l'êtes, ne vous gênez pas, je veux bien vous aider, même qu'Ameldor, celui avec qui je voyage pourrait aider lui aussi. Il doit avoir environ votre âge et il comme il à beaucoup voyagé, il connait presque toutes les régions.

"Ameldor? Ainsi, Adel n'est pas tout seul ici. Et c'est tant mieux, on ne sait jamais sur quoi l'on peut tomber de nos jours. C'est plus sécuritaire de voyager à plusieurs."

- C'est bien aimable Adel, mais non je ne suis pas perdue. Vos quelques indications de tout à l'heure m'ont permis de me situer et je n'en aurais que pour quelques jours de route de ma destination. On m'a juste déposée bien plus au Sud que je ne l'aurais pensé. Je saurais me retrouver désormais.

Elle soupira avant d'ajouter.

- Il faut dire que j'avais demandé un endroit calme et que les montagnes ou la ville ne l'auraient pas été pour quelqu'un de blessé. Mes amies m'ont descendu alors plus au sud, on dirait. Les petites coquines! Mais dites-moi....

Elle s'interrompit pour finir de faire tomber le pan de tissu de sa jambe et le posa un peu plus loin.

- Quel âge me donnez-vous pour penser que votre compagnon ait le même?

Le sourire qui éclairait son visage montrait clairement qu'elle trouvait cela amusant. Elle était habituée à ce que les gens se trompent sur son compte et elle avait appris à en rire plutôt qu'à en pleurer. Et elle était curieuse de savoir ce qu'allait lui sortir l'animoïde qui lui faisait face.

Ainsi, l'animoïde devant elle ne venait pas du nord d'Herderic? Aurëa comprenait maintenant pourquoi il avait dit qu'il n'était pas si loin de chez lui. Après tout, les gens se disséminaient dans le monde aussi facilement que partent au vent les pétales d'une fleur. La jeune femme aurait dût s'y attendre et savoir que les apparences sont trompeuses. Elle se laissa faire pendant qu'il nettoyait la blessure puis L'inspecta de la même manière que la précédente. La chance était avec elle: aucune infection de la mort de ce côté.

- Hey bien, vous devez avoir autour de la trentaine non? Je n'es pas croisé beaucoup d'humain, mais il me semble que la quarantaine s'accompagne de cheveux gris et comme vous en avait pas mais semblé avoir dépassé la vingtaine, je dis autour de la trentaine... Est-ce que je me trompe?

Aurëa ne pût s'empêcher de sourire et même de rire intérieurement. Un instant, elle sembla écouter le vide, avant d'elle-même répondre à la question d'Adel. Une remarque de l'un de ses camarades lui avait fait tendre l'oreille aux Brumes et elle se dit que le groupe devant partir en mission, du moins est-ce ce que le message disait, s'en sortirait très bien sans elle.

- Si je dois me fier à la seule fois où j'ai rencontré ma grand-mère, cette logique de cheveux ne tient pas. Je ne peux dire l'âge exact qu'elle avait quand je l'ai rencontré mais c'était plus de 60 ans certain et elle n'avait qu'une seule mèche grise dans ses cheveux.

Oui, elle ignorait complètement quel âge avait sa grand-mère quand elle était venu lui transmettre ses capacités. Elle ne l'avait que bien des années plus tard d'ailleurs qu'il s'agissait de sa grand-mère biologique. Bien qu'en fait, c'était bien plus que cela...Elle ne l'avait rencontré que quelques minutes mais ces instants seraient à jamais gravé dans sa mémoire. C'est là qu'elle avait retrouvé son héritage. Et qu'elle était restée paralysée pendant presque 3 jours!

- Il faut dire que, dans ma famille, les rares cheveux blancs que l'on se fait, c'est à l'inquiétude et aux dangers. Rares sont ceux qui vivent vraiment vieux. Mais sinon, oui, vous vous trompez Adel.

Malgré qu'il n'y avait que très peu de personnes à savoir son âge véritable, la jeune femme n'aimait pas mentir. Elle avait appris il y a longtemps qu'il vaut mieux dire des parties de la vérité petit à petit que tromper quelqu'un.
En fait, se surprit-elle à penser, qui savait la vérité à part Bombay et Talruum et les chevaucheurs? C'était une question sans réponse. Peut-être que certains historiens ou apprentis avaient fait les liens mais elle n'avait jamais cherché à savoir. Les Brumes en avaient peut-être parlé...

" Bah! se dit-elle. Je leur transmets les informations par les légendes mais rares sont ceux à vraiment croire que je ne suis qu'une âme voyageuse..."

- Il ne faut pas vous étonner de vous tromper. très peu sont capables de dire mon véritable âge et s'ils le connaissent, c'est qu'ils ont vécu les mêmes épreuves que moi. Tel que vous me voyez, j'approche de mes 40 ans.

Si seulement il savait la vraie vérité...Et à ses yeux, depuis qu'elle avait changé de vie, cela avait parût tant d'années! Mais il était aisé de se compromettre sur son âge en effet. Il y avait plusieurs années là-dedans qu'elle comptait et qui avaient filé alors qu'elle était dans le sombre côté des Brumes. Le temps y était distendu et là où des années pouvaient passer dans le monde réel, seuls quelques mois passaient là-bas. C'est ainsi qu'elle avait perdu une bonne dizaine d'années. Son corps n'avait pas suivi le temps du monde réel mais cela du monde où il était et c'est pour cela qu'elle paraissait à peine arriver à la trentaine.

- Mais il ne faut jamais se fier à une apparence. Mon âme est beaucoup plus vieille que cela.

Trop pour que le commun des mortels soit à même de seulement envisager et de comprendre réellement l'âge de la jeune femme. Alors pourquoi aurait-elle tourmenté ce même commun des mortels qui prendrait alors peur en voyant quelque chose qu'ils n'étaient pas à même de comprendre et encore moins d'accepter? Il n'y avait pas de raison de le faire donc autant laisser dans l'ombre ce sujet.

Curieuse de savoir quelle réaction aurait son compagnon, Aurëa lui sourit.


(HP: J'ai galéré à savoir l'âge actuel de la perso, je la pensais plus jeune xD Mais j'ai calculé et en fait, elle était plus vieille que ce que je pensais à cause des distorsions temporelles dans les Brumes)

La jeune femme sourit à la dernière remarque de l'animoïde. Alors ça, oui ! Chacun sur ces terres avaient une façon de penser bien à lui même si certaines se ressemblaient plus ou moins. Après tout, ceux qui avaient les mêmes buts s'assemblaient. Gardant son sourire, elle s'en ouvrit au jeune homme:

- Oui, tous avons des différences et c'est ce qui fait notre richesse à mes yeux. Cependant, nous avons tous aussi des points communs. Sinon, aucun peuple ne se serait réuni avec d'autres afin de former les factions telles que nous les connaissons. Heureusement, ce contraste nous aide plus souvent qu'il nous sépare.

Par ses derniers mots, elle parlait du contraste entre le fait que les différences séparaient le monde alors que les points communs les rassemblaient. Les guerres partaient souvent de là, d'une différence de pensée et à laquelle les gens n'étaient pas capables de s'entendre.

- Il est seulement dommage que les gens voient trop souvent les différences comme un affront à leurs pensées et ne savent pas les accepter...Mais bon, ce n'est peut-être pas toujours le sujet plus joyeux.

Levant le bras, elle se gratta une oreille avant de tendre le visage vers la brise tendre qui passait sur eux.

- Vous qui avez une flute, vous jouez depuis longtemps?

Voilà qu'en une question, elle ouvrait la porte vers le passé d'Adel. Ce serait libre à lui d'en parler ou non...Quelque part, elle espérait bien d'en apprendre un peu plus sur son jeune ami. Peut-être apprendrait-elle quelque chose de nouveau ou de sympathique? Cela l'aiderait surtout à mieux comprendre son compagnon.

- Peut-être avez-vous d'ailleurs d'autres talents cachés? D'autres artistiques?

- Je joue depuis longtemps oui. En fait, cela fait plus de dix ans, c'est mère qui m'a enseigner.

- Le temps passé à travailler est l'un des meilleurs amis du talent. Les deux vont de paire.

Aurëa eut un sourire au compliment tarabiscoté qu'elle venait de pondre. Elle n'était pas certaine que son compagnon du moment la comprendrait si elle se mettait à parler uniquement de marchombre. En parlant de compagnon, elle en sentait un approcher, et son estomac gargouilla de façon plus qu'Audible quand elle réalisa ce qu'il transportait. Il faut dire que l'image d'une soupe en bouteille, de fromage et de deux poulets qui n'attendaient que de rôtir avait de quoi être alléchante à ses yeux!

Elle allait prévenir Adel quand celui-ci lui posa une autre question juste après lui avoir offert la réponse à l'une des siennes:

- Et vous? Est-ce que vous jouez d'un quelconque instrument?

- Certains considèreraient quelques uns de mes travaux comme de l'art mais non. Je ne connais aucun instrument de musique dont je sais tirer quelque chose de mélodieux. Mon fils par contre aime tout comme vous jouer de la flute. Il savait à peine marché la première fois qu'il en a voulu une et si celle-ci a été cassée le jour où il s'est par mégarde assis dessus, il en a depuis toujours une dans son sac.

La jeune femme eut l'air de se concentrer pendant une seconde, écoutant le vent qui lui soufflait à l'oreille. Ce qu'Adel ne pouvait savoir, c'est qu'il y avait réellement un message dans ce vent. Et qu'Aurëa en était la destinataire.

- Un de mes amis voudrait nous rejoindre. Est-ce que cela vous dérangerait? Il apporte de quoi manger et s'inquiète.

Rien qu'à repenser au diner fit gargouiller de façon à nouveau audible son estomac. "Voilà qui n’avait rien de gracieux!" le réprimanda-t-elle mentalement avant d'ajouter qu'il pourrait bien attendre un peu.
Et cela était devenu tellement naturelle à ses yeux qu'elle ne pensa même pas qu'Adel allait se demander comment elle savait qu'un ami voulait venir la rejoindre, ni comment cet ami savait o`;u la trouver.